Ma femme est morte
Jean, l’autre soir, montant son escalier, (bis)
Trouva sa femme étendue sur l’palier. (bis)
Parlé : Ohé, les voisins !
Réponse : Quoi qu’vous voulez ?
Chanté : Ma femme est morte !
Montez tous bien vite afin d’la ramasser, (ou Venez, venez vite, venez vit’ la chercher,)
Sans quoi j’la flanqu’ derrièr’ la porte ! (ou Sans quoi j’la fous derrièr’ la porte !)
Car c’était ell’ qui faisait le tapage à la maison,
La poison, la guenon, elle est morte !
Ell’ne mettra plus de l’eau dedans mon verre,
Car la poison, la guenon,
Elle est morte !
Jean, tout gueulant, réveilla les voisins, (bis)
Fit tant d’pétard qu’il fit lever Martin. (bis)
Parlé : Ohé, Martin !
Réponse : Eh bien, quoi ?
Chanté : Ma femme est morte !
J’vous paye un verre à tous demain matin,
Si vous venez lui faire escorte !
Car c’était ell’ qui faisait le tapage à la maison,
La poison, la guenon, elle est morte !
Ell’ne mettra plus de l’eau dedans mon verre,
Car la poison, la guenon,
Elle est morte !
Un gros oignon, Jean s’en fut acheter, (bis)
Car de vraies larm’s, il désirait pleurer. (bis)
Parlé : Ohé, jardinier !
Réponse : Vous désirez ?
Chanté : Ma femme est morte !
Donnez, donnez vite un oignon frais coupé,
Des yeux je veux qu’les larmes me sortent !
Car c’était ell’ qui faisait le tapage à la maison,
La poison, la guenon, elle est morte !
Ell’ne mettra plus de l’eau dedans mon verre,
Car la poison, la guenon,
Elle est morte !
Puis Jean s’en fut réveiller le curé, (bis)
Qui ronflait dur sous son bonnet carré. (bis)
Parlé : Ohé, m’sieur l’Curé !
Réponse : Nom de Dieu, qu’est-c’ qu’y a ?
Chanté : Ma femme est morte !
Venez bien vit’ lui faire une oraison,
Afin que le diable l’emporte !
Car c’était ell’ qui faisait le tapage à la maison,
La poison, la guenon, elle est morte !
Ell’ne mettra plus de l’eau dedans mon verre,
Car la poison, la guenon,
Elle est morte !
Puis Jean s’en fut trouver le fossoyeur, (bis)
Qui dans un’ fosse, ronflait comme un sonneur. (bis)
Parlé : Ohé, fossoyeur !
Réponse : Qui vient à c’t’heure ?
Chanté : Ma femme est morte !
Creuse, creus’ vite un trou large et profond,
De peur que la garce n’en sorte !
Car c’était ell’ qui faisait le tapage à la maison,
La poison, la guenon, elle est morte !
Ell’ne mettra plus de l’eau dedans mon verre,
Car la poison, la guenon,
Elle est morte !
Jean, près d’sa femme aussitôt retourné, (bis)
Vit la sal’ bêt’ qu’était ressuscitée. (bis)
Parlé : Eh là, Aglaée !
Réponse : Quoi qui gn’y a ?
Chanté : Tu n’est pas morte !
Elle répondit, son pot d’chambre à la main :
Tiens ! V’là la tisane que j’t’apporte !
Et comm’ toujours je ferai le tapage à la maison,
Car ta poison, ta guenon, n’est pas morte !
Et je te mettrai de l’eau dedans ton verre,
Car ta poison, ta guenon,
N’est pas morte !