Pour mon papa
Maurice Carême
– J’écris le mot agneau
Et tout devient frisé :
La feuille du bouleau,
La lumière des prés.
– J’écris le mot étang
Et mes lèvres se mouillent :
J’entends une grenouille
Rire au milieu des champs.
– J’écris le mot forêt
Et le vent devient branche.
Un écureuil se penche
Et me parle en secret.
– Mais si j’écris papa,
Tout devient caresse,
Et le monde me berce
En chantant dans ses bras.